Pas finir son assiette
Il était gros. Tellement gros qu'on n'y croirait pas, dans un costume trois pièce forcément sur mesure il tapait du pied sur le sol, pour battre la mesure.
Il avait des doigts boudinés qu'il faisait glisser sur les touches, tellement vite qu'on y croirait pas, tellement vite qu'une illusion d'optique le faisait presque passer pour immobile.
Alors que tout son être, son être gros, gras, suant de toutes parts, n'était qu'action, démence, musique évidemment.
Il chantait avec l'élégance d'un colibris énorme, d'un aigle qu'on abat, d'une baleine échouée, c'était un possédé. Il était gros. Il avait l'air de s'en fiche complètement, de cette apocalypse qui singlait au dehors, il était possédé comme les vivants, et comme les morts. Il a surement mangé des tonnes d'assiette à la cantine quand il était môme, la cantine qui sent le vomito, il devait bien s'en foutre, de cette apocalypse qui singlait au dehors.
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