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"Les chèvres meurent parce qu'elles ont faim."
26 février 2012

Les maisons, d'une façon ou d'une autre, sont

Carte invitation Mémé

 

Les maisons, d'une façon ou d'une autre, sont toujours des bateaux dans lesquels on voyage sans que les pieds ne bougent. Il y a autours de vous des phalanges qui se craquent, des rêves qui maigrissent à vue d'oeil parce que vous oubliez de les nourrire, des gens dont la stupidite court après l'ignorance, toujours ceux là les plus bavards. Il y a autour de vous des maladies grandissantes, qui mangent les cerveaux et les corps, des poètes qui grognent et des voitures sur l'autoroute.

J'ai mangé des peintures. Des statues de bronze et de cris. J'ai marché sur les angles ronds d'une colone vertebrale qui courrait vers tes bras. La maison ondulait avec les vagues, je voyais des poissons nager par la fenêtre, le vent soufflait du bon côté et j'ai baissé les voiles, et j'ai baisé la toile.

Vous pensez tout à coup que vous êtes ridicule, que votre génération n'a aucune raison d'être fière de quelque chose, que vraiment c'est dommage. Vos joues rougissent de la facilité de chaque chose, de n'avoir qu'à tendre la main pour saisir des étoiles qui n'ont jamais brillé, qui n'ont fait que mentir, et qui vont continuer. Subitement, vous désirez la mer, le silence, la présence des bètes et du vent. Mais la maison navigue encore.

J'ai croqué des fantômes. J'ai retrouvé la ville dont chaque rue chouine et grince, j'ai posé la question du où, du quand, et du pourquoi, dans le reflet stupide d'une vitre sale donnant sur la nuit noire. Et bien sur quand vient l'heure, je ne dors pas, je rougis.

Il y a autour de vous des gens dont la perception ne s'ouvre pas plus grande que la braguette d'un jean, et c'est toujours ceux là les plus bavards. Il y autour de vous tous ces bipèdes qui dorment dans les bras de la rue, qui n'ont même pas la satisfaction de pouvoir penser que quelqu'un remarque à quel point ils se battent, et il y a ceux qui viennent et qui avec l'esprit, leur crachent juste au visage et s'en vont plus heureux. Si les fantômes existent ? La question est tellement stupide.

Mais la maison navigue, et les pirates sont bien là quelque part, leur présence me réchauffe, à chaque instant ils menacent d'attaquer, à chaque seconde j'ai le ventre qui se noue en attendant le premier coup de feu, la première explosion. Et si une chose m'empêche de dormir, c'est simplement l'idée que ça n'arrive jamais.

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